Ronan est à l’origine du nom de la cité “Locus Ronani” qui signifie lieu sacré de Ronan

Ronan est un évêque irlandais en charge, à Rome, de la détermination de la date de Pâques pour les années suivantes : rôle très important, quand on sait tout ce qui tournait, à cette époque, autour de la plus grande fête religieuse de la chrétienté, entre autres, la détermination de la date des grandes foires.

Venu à Tours pour la tenue d’un concile, il poursuit son voyage jusqu’à ce nemeton du bout du monde qui faisait tache dans la Bretagne chrétienne. En effet, lorsque Ronan arrive dans la forêt de Nevet, sans doute vers le 7ème siècle, ce lieu est encore sous influence druidique. Le nemeton est toujours là, avec son panthéon de divinités liées au culte de la nature.
Toute la région était évangélisée, les communautés chrétiennes, en provenance de Cornouaille ou du Pays de Galles, s’étaient installées tout autour de ce nemeton (Plogonnec, Ploeven, Plomodiern…) sans pouvoir y faire pénétrer la nouvelle religion. Le grand monastère de Landévennec brillait de tout son éclat.

Ronan arrive donc dans cette forêt sacrée et décide d’y construire son ermitage. Il se heurte immédiatement à la Keben, que la légende sacrée nous présente comme l’épouse de son premier disciple, jalouse de l’influence de Ronan sur ce dernier.
Mais peut-être était-elle plutôt la dernière “grande druidesse du nemeton”?.

Elle le traîne devant le Roi Gradlon, grand monarque de Cornouaille, dont la capitale était “Ys, la belle”, plus tard engloutie par les flots en punition divine de la dépravation de sa fille Dahut.

Mais Ronan saura convaincre Gradlon,et il pourra continuer son oeuvre. Au lieu de tenter de détruire le nemeton, il en fera une terre sacrée, où saints et saintes remplaceront les divinités celtiques : Ana deviendra Anne et Ronan lui-même prendra la place de Lug.

Sa mission accomplie, il se retirera à Hillion, dans les Côtes d’Armor, où bourgs et chapelles ont conservé son souvenir.

Il faudra attendre le 9ème siècle pour qu’au retour de ses reliques son culte prenne des proportions si importantes que les Ducs de Bretagne y viendront eux-mêmes en pèlerinage

Le palais carolingien

Au pied de la montagne de Locronan, des fouilles récentes, menées par le CNRS, ont mis à jour les ruines d’un site palatial, d’époque carolingienne. Etant donné la dimension du site et la nature des découvertes, il paraît évident que les prochaines fouilles nous révéleront des moments importants de ce haut-Moyen-Age , encore si mystérieux.
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